Le Bureau Lubavitch Européen

En 1947, au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, le précédent Rabbi de Lubavitch, Rabbi Yossef Its’hak Schneerson, ouvrit à Paris le quartier général de ses activités d’outre-mer, couvrant alors l’Europe et l’Afrique du Nord, puis ensuite Israël. A sa tête, il plaça le Grand Rabbin Benjamin Gorodetsky. Celui-ci se pencha aussitôt sur les problèmes des familles de réfugiés de l’Europe de l’Est, qui affluaient alors, en provenance des camps de déportation. Il les installa à Paris et en région parisienne, leur procurant le bien-être matériel et religieux.

Dans le vide de l’après-guerre, il donna un départ fulgurant aux Institutions qui faisaient alors gravement défaut, tant dans le domaine de l’Education Juive, que dans ceux de l’hébergement, de l’assistance et de l’emploi.

A cette époque, dans une vingtaine de pays, on avait besoin d’être approvisionné en Matza Chemoura (Galette de Pessa’h) pour Pessa’h, en Arba Minim (quatre espèces) pour Souccoth, en Tsitsith (franges ou tresses façonnées au coin des vêtements, souvent retrouvées sur les bords du Châle de Prières – Talith), Téfilines (phylactères), Sidourim (Livres de Prière), ‘Houmachim (Pentateuque) et Ma’hzorim (Livres de Prière pour les fêtes du nouvel an Juif et et du jour du Grand Pardon). Le Bureau Européen de Lubavitch à Paris fut alors leur unique adresse.

Ce Bureau envoya en Irlande cinquante rabbins et cho’hatim (sacrificateurs rituels) pour une importante che’hita (abattage rituel) destinée à Israël. L’Irlande devint alors un séminaire de formation de cho’hatim sans précédent. De la génération de cho’hatim formée alors, nombreux sont ceux qui, à l’heure actuelle, comptent pour être parmi les meilleurs cho’hatim en fonction en France, en Angleterre et en Italie.

Le Bureau Européen du Rabbi de Lubavitch fonda ensuite une Ecole de Sofrim (scribes). Toute une génération de scribes fut formée ; ceux-ci sont encore tous en activité aujourd’hui en Israël et dans plusieurs pays. La remise en état de mille deux cents Sifré Torah (rouleaux de la Torah) que l’American Joint avait retrouvés en Allemagne, fut alors la réalisation la plus spectaculaire de cette Ecole à ses débuts. Toutes les communautés d’Israël et d’Europe bénéficièrent de la distribution de ces mille deux cents Sifré Torah, remis en état.

Il a par la suite fondé, la Yéchiva Tom’hei Tmimim Lubavitch à Brunoy et l’école et séminaire de Beth Rivka pour les jeunes filles, à Yerres. Ces institutions ont été suivies par beaucoup d’autres.

A cette époque, le Bureau Européen envoya en mission vers de nombreux pays : Israël, l’Australie, la Scandinavie, la Turquie, l’Angleterre et l’Italie, des émissaires religieux. Les villages de Na’halat Har ‘Habad en Israël, fondé par le Grand Rabbin Gorodetsky et celui célèbre de Kfar ‘Habad qui fut fondé en Israël par une centaine de familles envoyées de Paris.

De nombreuses institutions furent ouvertes en Afrique du Nord. Au Maroc, on compta des centaines d’élèves dans les Yéchivot et écoles Lubavitch. En Tunisie également, on dota de nombreuses communautés de Yéchivot et d’écoles Lubavitch. En Espagne, Madrid et Melila eurent leurs institutions grâce à l’initiative prise par le Grand Rabbin Gorodetsky et son Bureau.

Le mouvement de jeunes, rassemble pour des cours, des conférences et des réunions périodiques, des jeunes de tous âges et de toutes origines sociales. Ils disposent pour ces activités de plusieurs centres à Paris et en Ile de France ainsi qu’en Province.

Les activités de ces centres rayonnent sur les alentours, souvent au gré de l’implantation des campus universitaires. Et c’est ainsi que dans ces mêmes centres, on assiste à l’émergence de groupes d’études pour adultes.

L’appui considérable apporté par le Bureau Européen de Lubavitch dans tous les domaines de l’éducation juive, Lubavitch ou non, apparaît dans la richesse des publications que le Bureau ne cessa de faire paraître. Depuis quarante-deux années, une revue « Conversations avec les Jeunes » apporte à des milliers de foyers francophones, en France et dans d’autre pays, les multiples facettes de ses rubriques de culture juive. De plus, toute une bibliothèque d’ouvrages, souvent traduits, ne cesse de s’enrichir, et dont on peut citer des titres tels que les « Pirké Avot » de Marcus Lehmann, le « Tanya », « Les Fêtes Juives », « Nos Prières », des livres pour les fêtes et une importante collection d’ouvrages d’intérêt historique.

Lubavitch compte aujourd’hui plus de soixante institutions à travers la France, le Maroc et la Tunisie, comprenant des écoles pouvant recevoir plus de sept milles enfants, et des centres communautaires ‘Habad Lubavitch dans toutes les principales villes de France.